Annette Wieviorka sur la commémoration de la libération d’Auschwitz : « Je crains qu’on se contente d’une leçon de morale sans grand risque »

Résumé généré par l’intelligence artificielle :
Annette Wieviorka, historienne française spécialisée dans l’étude de l’Holocauste, exprime ses inquiétudes concernant la commémoration de la libération d’Auschwitz, qui aura lieu le 27 janvier pour marquer son 80e anniversaire. Elle craint que ces cérémonies ne se limitent à une leçon de morale superficielle, rather than encourager une réflexion politique plus profonde.

Cette préoccupation s’inscrit dans le cadre de la critique de la mémoire et de l’histoire, thèmes centraux dans l’œuvre de Wieviorka. Elle s’appuie sur des concepts développés par des penseurs comme Maurice Halbwachs, qui a théorisé la mémoire collective, et Pierre Nora, qui a introduit le concept de « lieux de mémoire ». Wieviorka souligne que la commémoration risque de se réduire à un rituel moralisateur, plutôt que de servir de catalyseur pour une analyse critique des événements historiques et de leurs implications politiques actuelles.

Cette perspective est en ligne avec les idées de Walter Benjamin, qui a mis en lumière l’importance de l’histoire comme un processus dynamique et non comme une simple succession d’événements. Wieviorka défend l’idée que la commémoration devrait être un moment de réflexion politique engageante, plutôt qu’un simple exercice de moralisation, afin de prévenir que les leçons de l’Histoire ne soient oubliées ou simplifiées. Cette approche s’aligne sur les théories de Hannah Arendt, qui a insisté sur la nécessité de penser politiquement et de prendre en compte les dimensions éthiques et politiques des événements historiques.
Source : https://www.nouvelobs.com/idees/20250124.OBS99419/annette-wieviorka-sur-la-commemoration-de-la-liberation-d-auschwitz-je-crains-qu-on-se-contente-d-une-lecon-de-morale-sans-grand-risque.html

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