L’ouvrage d’Élisabeth Crouzet-Pavan, « Renaissances italiennes (1380-1500) », offre une perspective nuancée et globale sur la Renaissance italienne, dépassant la vision traditionnelle de cette époque comme une simple période de lumière et d’espoir. Crouzet-Pavan analyse les dynamiques politiques, sociales et culturelles de l’Italie médiévale et de la Renaissance, en intégrant une variété de sources allant des traités humanistes à la documentation archivistique.
Cette approche multidimensionnelle permet de mettre en lumière les contrastes de l’époque, notamment les innovations culturelles introduites par les humanistes italiens, tout en soulignant les permanences des structures anciennes, politiques et économiques. L’auteur explore en profondeur les transformations des États italiens, l’activité militaire et la culture de la guerre, ainsi que l’économie et les structures du marché.
Cette œuvre se rapproche des idées de Lucien Febvre, qui insistait sur l’importance de considérer l’histoire dans sa globalité, incluant les aspects économiques, politiques et culturels. De plus, la focalisation de Crouzet-Pavan sur les représentations culturelles et la figuration de soi des individus de l’époque évoque les concepts de la théorie de l’identité de Erving Goffman, où l’individu construit sa représentation sociale à travers des interactions complexes.
Enfin, l’ouvrage souligne le rôle des femmes dans la société de la Renaissance, qui, malgré les contraintes sociales, ont pu jouer des rôles cruciaux dans les domaines de l’art, de la littérature et de la politique, ce qui renvoie aux idées de Moderata Fonte sur l’égalité et l’indépendance des femmes pendant cette période[4][5].
Source : https://www.revuedesdeuxmondes.fr/une-autre-histoire-de-la-renaissance-delisabeth-crouzet-pavan/