Le débat parlementaire sur l’expérimentation animale en France met en lumière des tensions entre les considérations éthiques et les nécessités scientifiques. Des amendements proposés par divers groupes politiques, notamment le groupe LFI-NFP et des députés du RN et du PS, visent à réduire ou réguler l’utilisation d’animaux dans la recherche scientifique et éducative. Ces amendements, qui incluent l’instauration de taxes sur l’utilisation d’animaux (50 euros par animal pour le groupe LFI-NFP, et une contribution spécifique pour financer les méthodes alternatives pour les autres), risquent selon les critiques de paralyser l’enseignement et la recherche en biologie animale, ainsi que la médecine vétérinaire et la recherche médicale.
Cette controverse reflète un dilemme classique entre les principes de bienfaisance et de non-malfaisance, comme débattus par les philosophes utilitaristes tels que Jeremy Bentham et John Stuart Mill. D’un côté, la souffrance animale doit être minimisée, ce qui est en ligne avec les principes des 3R (remplacement, réduction, raffinement) défendus par des organismes comme l’EFSA[2][5].
D’un autre côté, l’interdiction effective de l’expérimentation animale pourrait avoir des conséquences catastrophiques pour le progrès scientifique, comme le suggère l’exemple historique de la destruction de la génétique en URSS sous l’influence idéologique de Lyssenko. Ce précédent souligne les risques de la domination de l’idéologie sur la science, conduisant à un retard significatif dans les avancées scientifiques.
En somme, ces amendements posent une question fondamentale sur la balance entre les valeurs éthiques et les exigences de la recherche scientifique, mettant en jeu le futur de la biologie et de la médecine en France.
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