Le complotisme et l’anticomplotisme peuvent être analysés à travers le prisme de la psychologie, notamment en se référant à la théorie des biais cognitifs. Cette approche, inspirée des travaux de Daniel Kahneman et d’autres spécialistes de la psychologie cognitive, met en lumière les mécanismes mentaux sous-jacents qui poussent les individus à adhérer à des théories du complot.
Les biais cognitifs, tels que le biais de confirmation, l’effet de surconfiance (ou effet Dunning-Kruger), et le biais de proportionnalité, jouent un rôle crucial dans la formation et le maintien de ces croyances. Ces biais conduisent les individus à simplifier des schémas complexes, à rechercher uniquement les informations qui confortent leurs convictions, et à surévaluer leur propre compétence en matière d’analyse.
Selon les analyses de Raymon Boudon, ces comportements ne sont pas nécessairement le signe d’une irrationalité absolue, mais plutôt le résultat de raisons non apparentes au premier regard, souvent enracinées dans des mécanismes affectifs tels que la peur et le ressentiment. Cette perspective s’aligne sur les idées de Karl Popper, qui souligne l’importance de la réfutabilité des théories pour distinguer les explications valides des illusions.
Enfin, l’anticomplotisme, bien qu’il se présente souvent comme une réaction rationnelle, peut lui-même être affecté par des biais cognitifs et adopter une posture manichéenne et méprisante, ce qui complexifie encore la dynamique entre complotisme et anticomplotisme. Cette dualité souligne la nécessité d’une approche nuancée et critique pour comprendre ces phénomènes.
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