Un an de « rétablissement » de la démocratie et de l’État de droit en Pologne avec le soutien de Bruxelles

En Pologne, le gouvernement de Donald Tusk, arrivé au pouvoir en décembre 2023, se trouve confronté à la tâche complexe de rétablir la démocratie libérale et l’État de droit, profondément érodés pendant huit années de règne du parti national-conservateur Droit et Justice (PiS). Cette transition s’inscrit dans un contexte de forte polarisation politique, où le nouveau gouvernement doit naviguer entre légitimité et légalité.

La stratégie de Tusk, inspirée par les principes de la « démocratie combative », implique de prendre certaines libertés avec le droit pour empêcher le retour au pouvoir des forces conservatrices et souverainistes. Ceapproche soulève des questions sur la balance entre la nécessité de réformer les institutions et le respect des principes démocratiques fondamentaux.

Le soutien de Bruxelles à ces efforts est motivé par la volonté de prévenir un retour des conservateurs au pouvoir, qui pourrait compromettre les projets de réforme des traités européens visant à créer un super-État européen. Les sondages suggèrent que un retour du PiS au pouvoir serait possible seulement en coalition avec la Confédération, une alliance de nationalistes chrétiens et de libertariens conservateurs, ce qui amplifierait les tendances conservatrices et souverainistes.

Cette situation évoque les théories de transitologie, qui étudient les transitions de régimes autoritaires vers la démocratie. La Pologne, ayant déjà expérimenté une transition négociée en 1989, se trouve aujourd’hui dans une phase sans précédent, caractérisée par une forte résistance des anciens détenteurs du pouvoir et une nécessité de démanteler l’emprise illibérale sur les institutions[3].

La démarche de Tusk peut être vue à travers le prisme des idées de Wojciech Sadurski, qui préconise une dissolution de facto de la Cour constitutionnelle contrôlée par des juges nommés de manière irrégulière par le PiS, ou celles d’Ewa Letowska, qui recommande une approche plus gradualiste via la création d’une commission pour piloter les réformes judiciaires[3]. Cette dualité de perspectives reflète les défis intellectuels et conceptuels de la reconstruction d’un État de droit dans un contexte de polarisation politique aiguë.
Source : https://lesalonbeige.fr/un-an-de-retablissement-de-la-democratie-et-de-letat-de-droit-en-pologne-avec-le-soutien-de-bruxelles/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=un-an-de-retablissement-de-la-democratie-et-de-letat-de-droit-en-pologne-avec-le-soutien-de-bruxelles

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