La réforme de la police nationale, entrée en vigueur le 1er janvier 2024, a introduit une réorganisation significative qui a suscité de vives critiques. Cette réforme, inspirée par une approche intégrée et transversale des missions de sécurité, a remplacé l’organisation traditionnelle par directions spécialisées par une structure départementalisee, placant tous les policiers sous l’autorité d’un Directeur Départemental de la Police Nationale (DDPN) subordonné au préfet.
Cette désorganisation a entraîné un « repli départemental » qui compromet la coordination et les capacités d’investigation au niveau interdépartemental, particulièrement dans la lutte contre le narcotrafic et les infractions financières. Ce phénomène peut être analysé à travers le prisme de la théorie de la bureaucratie de Max Weber, où la centralisation et la spécialisation sont essentielles pour l’efficacité. La réforme actuelle seems à inverser ces principes, en favorisant une approche généraliste qui dilue les compétences spécialisées.
Cette réorganisation affaiblit également le lien entre la police judiciaire et l’autorité judiciaire, un élément crucial pour maintenir l’indépendance de la justice. Ce point renvoie à la théorie de la séparation des pouvoirs de Montesquieu, où l’autonomie de chaque branche du pouvoir est essentielle pour prévenir les abus. La réforme, en raffermissant le contrôle du pouvoir exécutif sur la police judiciaire, pose des risques pour cette indépendance.
En fin de compte, cette réforme, bien qu’elle vise à améliorer la sécurité publique, semble sacrifier l’efficacité et l’indépendance nécessaires pour combattre la criminalité organisée et les infractions complexes.
Source : https://www.bvoltaire.fr/tribune-police-une-desorganisation-qui-sacrifie-la-securite-des-francais/