À la naissance de l’anthropologie

Les années 1950 marquent un tournant significatif pour l’anthropologie française, caractérisé par une profonde transformation et une diversification des recherches. Alors que la figure de Claude Lévi-Strauss, pionnier du structuralisme, domine souvent le paysage intellectuel de cette époque, cette période voit également l’émergence d’une variété de courants de pensée et de méthodes.

La décennie est marquée par la disparition des fondateurs de l’ethnologie française, tels que Marcel Mauss et Paul Rivet, ce qui ouvre la voie à une nouvelle génération d’anthropologues. Des chercheurs comme Claude Lévi-Strauss, Alfred Métraux, et Louis Dumont, influencés par les théories de Ferdinand de Saussure en linguistique structurale, développent des approches innovantes. Le structuralisme de Lévi-Strauss, en particulier, révolutionne la discipline en mettant en lumière les structures sous-jacentes qui régissent les comportements et les cultures humaines.

Cette époque est également caractérisée par une critique croissante de l’anthropologie par les intellectuels africains, caribéens et asiatiques, remettant en question la légitimité de la démarche ethnologique. Les africanistes, par exemple, adaptent leur agenda scientifique en réponse à ces critiques, influençant ainsi l’ensemble de la discipline. La décennie des années 1950 représente ainsi un moment d’interrogation existentielle et de renouvellement pour l’anthropologie française, marqué par une émancipation progressive des études folkloriques et une institutionnalisation de la discipline dans un contexte de changements globaux majeurs[1][4].
Source : https://laviedesidees.fr/A-la-naissance-de-l-anthropologie

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