Angela Merkel, figure centrale de la politique européenne, a laissé une empreinte profonde pendant ses mandats de chancelière de l’Allemagne. Son parcours, marqué par une enfance en Allemagne de l’Est, a forgé sa vision politique autour de la liberté, un thème central dans ses mémoires. Cette orientation est en ligne avec les principes libéraux et chrétiens-démocrates de son parti, la CDU, comme elle l’a souligné lors de sa critique de l’illibéralisme de Viktor Orban[3].
Merkel a développé une approche politique caractérisée par le compromis et l’ordinaire, rather que par des visions stratégiques grandioses. Cette méthode, qualifiée de « démobilisation asymétrique » par certains, consiste à ne pas aller plus vite que l’opinion publique et à réduire le nombre de ses détracteurs en apparaissant stratégiquement inoffensive[1].
Son leadership a été marqué par la gestion de crises majeures, telles que la transition énergétique, la crise de la zone euro, et la crise migratoire. Ces décisions, souvent prises en tenant compte des préoccupations de l’opinion publique, démontrent une capacité à naviguer dans des contextes complexes tout en défendant les valeurs démocratiques et libérales.
Dans cette optique, Merkel incarne une forme de pragmatisme politique, similaire à la philosophie de Max Weber, qui distingue entre l’éthique de conviction et l’éthique de responsabilité. Merkel a choisi de privilégier l’éthique de responsabilité, en prenant des décisions basées sur les conséquences prévisibles et en cherchant à maintenir la stabilité et la cohésion sociale[1].
En somme, Angela Merkel représente une figure politique qui a su adapter ses idées et ses actions aux réalités du moment, tout en restant fidèle à des principes fondamentaux de liberté et de démocratie.
Source : https://www.revuedesdeuxmondes.fr/angela-merkel-a-visage-decouvert/