La notion de « cohabitation » en France désigne une situation politique où le Président de la République et la majorité des députés appartiennent à des partis politiques opposés. Cette configuration, rare dans la Cinquième République, a eu lieu à trois reprises : entre 1986 et 1988 avec François Mitterrand et Jacques Chirac, entre 1993 et 1995 avec Mitterrand et Édouard Balladur, et entre 1997 et 2002 avec Jacques Chirac et Lionel Jospin.
Durant ces périodes, le Président doit nommer un Premier Ministre issu de la majorité parlementaire, ce qui réduit significativement ses pouvoirs domestiques. Le Premier Ministre et sa majorité prennent alors le contrôle des affaires intérieures et de la législation, tandis que le Président conserve des domaines réservés tels que les affaires étrangères, la défense et les nominations stratégiques.
Cette dynamique peut être analysée à travers le prisme de la théorie de la séparation des pouvoirs de Montesquieu, où les rôles du législatif, de l’exécutif et du judiciaire sont clairement définis. Dans le contexte de la cohabitation, cette séparation se manifeste par une redistribution des pouvoirs entre le Président et le Premier Ministre, créant ainsi un équilibre complexe et souvent tendu entre les deux branches de l’exécutif[1][3][5].
Source : https://www.lefigaro.fr/politique/ca-prend-la-tournure-d-une-cohabitation-les-indiscretions-du-figaro-magazine-20250101