Résumé généré par l'intelligence artificielle :
La purge littéraire : le Comité national des écrivains et sa "liste noire"
Dans le sillage de la Libération de Paris, le Comité national des écrivains (CNE), organe majeur de la résistance intellectuelle française, s'est imposé comme l'arbitre moral du champ littéraire post-Occupation. Créé en juin 1941, le CNE a publié en septembre 1944 sa célèbre "liste noire" d'écrivains accusés de collaboration avec l'occupant nazi, inaugurant ainsi un processus d'épuration littéraire sans précédent.
Cette démarche s'inscrit dans une dialectique bourdieusienne du champ culturel où les positions symboliques se redistribuent selon de nouveaux critères de légitimité. Des figures emblématiques comme Abel Hermant, Robert Brasillach et Charles Maurras ont subi des sanctions allant de l'exclusion professionnelle à l'emprisonnement, voire l'exécution pour trahison.
Cependant, cette épuration a rapidement suscité des critiques, notamment de François Mauriac et Jean Paulhan, qui y voyaient une reproduction des mécanismes totalitaires dénoncés chez l'ennemi. Cette controverse illustre parfaitement la tension arendtienne entre justice rétributive et réconciliation nationale dans les périodes post-traumatiques.
Le CNE, initialement symbole d'unité intellectuelle transcendant les clivages idéologiques, s'est finalement désagrégé sous le poids de ces contradictions éthiques, victime de la fragmentation du consensus résistant qu'il prétendait incarner.
https://www.revuedesdeuxmondes.fr/collaboration-la-liste-noire-du-comite-national-des-ecrivains/
Source : https://www.revuedesdeuxmondes.fr/collaboration-la-liste-noire-du-comite-national-des-ecrivains/