Comment l’Europe saborde son avenir ? L’entretien-choc de Karin Kneissl, ancienne ministre autrichienne des Affaires étrangères

Résumé généré par l’intelligence artificielle :
Karin Kneissl, ancienne ministre autrichienne des Affaires étrangères, se distingue par son parcours atypique et ses analyses géopolitiques critiques. Formée dans plusieurs universités prestigieuses, incluant l’Université de Vienne et l’ENA, Kneissl a combiné une carrière diplomatique, journalistique et académique, ce qui lui a permis de développer une perspective unique sur les relations internationales.

Son entretien met en lumière plusieurs thèmes clés :

## Déclin de la diplomatie traditionnelle
Kneissl critique la tendance actuelle où la diplomatie est de plus en plus contrôlée par les chefs d’État et les cabinets politiques, rather que par des diplomates expérimentés. Cette évolution, initiée après 1918, a conduit à des erreurs stratégiques majeures, comme celles des traités de Versailles, Trianon et Sèvres. Elle souligne l’importance de la discrétion, de la curiosité et du savoir-vivre dans l’art diplomatique, éléments souvent négligés dans la politique actuelle[4].

## Influence de l’endocrinologie sur la politique
Kneissl relie les bouleversements politiques, notamment les Printemps arabes, à la démographie et à l’endocrinologie, en particulier le rôle de la testostérone chez les jeunes hommes sans perspectives. Cette analyse évoque les théories de l’anthropologue et historien Emmanuel Todd, qui a également étudié l’impact des structures démographiques sur les dynamiques sociales et politiques.

## Critique du multilatéralisme et de l’Union européenne
Kneissl est sceptique quant à l’efficacité du multilatéralisme, citant l’échec du cycle de Doha et les limites de l’intégration européenne. Elle voit dans la Commission européenne un colosse bureaucratique, comparable à l’analyse de Max Weber sur la bureaucratie, caractérisée par une intransigeance et un manque de diversité dans les profils des fonctionnaires, ce qui entraîne un chaos dans la structuration des décisions.

## Relations avec la Russie et le Moyen-Orient
Kneissl défend l’idée d’une approche bilatérale dans les relations internationales et critique l’acharnement de l’Union européenne à refuser tout arrangement avec la Russie. Elle souligne l’importance historique des relations russo-syriennes et regrette l’échec de la Russie à imposer des réformes à Bachar el-Assad après l’avoir sauvé. Cette perspective s’aligne sur les théories réalistes en relations internationales, qui mettent l’accent sur les intérêts nationaux et la sécurité.

## État de droit et démocratie en Europe
Kneissl dénonce la dégradation de l’État de droit en Europe, illustrée par ses propres expériences de harcèlement et d’exclusion. Elle plaide pour un retour aux principes fondamentaux de liberté et de justice, soulignant que le terme de démocratie est souvent mal utilisé et interprété de manière diverse.

En somme, l’analyse de Kneissl reflète une critique profonde des structures et pratiques actuelles en matière de diplomatie, de gouvernance européenne et de relations internationales, en s’appuyant sur des perspectives intellectuelles et conceptuelles issues de divers domaines, incluant la géopolitique, l’anthropologie et la théorie des relations internationales.
Source : https://www.revue-elements.com/comment-leurope-saborde-son-avenir-lentretien-choc-de-karin-kneissl-ancienne-ministre-autrichienne-des-affaires-etrangeres/

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