La transition énergétique en Inde se trouve au cœur d’un dilemme complexe, révélant des inégalités profondes et des contradictions majeures. D’une part, le gouvernement indien affiche une volonté politique de réduire l’intensité carbone et de développer les énergies renouvelables, alignée sur les principes de durabilité et de justice climatique défendus par des penseurs comme Amartya Sen, qui insistent sur l’importance de la justice distributive dans les politiques de développement.
D’autre part, l’Inde demeure fortement dépendante des énergies fossiles, notamment du charbon, ce qui perpétue des pratiques extractives néfastes pour les communautés locales et l’environnement. Cette dualité reflète le conflit entre les objectifs économiques, l’engagement climatique et les besoins énergétiques d’une population en croissance rapide. Les théories de la justice environnementale, telles que celles développées par John Rawls et adaptées par des écologues politiques, soulignent l’importance de considérer les impacts inégaux de ces politiques sur les populations vulnérables.
Les zones minières et les régions où sont implantées les infrastructures énergétiques renouvelables souffrent de sous-développement chronique, avec des niveaux de pauvreté élevés et des infrastructures insuffisantes, malgré leur contribution significative à la croissance nationale. Cette situation met en lumière la nécessité d’une transition énergétique juste, qui garantirait des conditions de travail et de vie décentes, soutiendrait les communautés affectées, et réparerait les injustices historiques liées à l’expropriation et à la répression étatique. En somme, la transition énergétique en Inde doit intégrer des principes de justice sociale et environnementale pour éviter de reproduire les dynamiques de développement extractif et inégalitaire.
Source : https://basta.media/COP29-transition-energetique-Inde-profondes-inegalites