De l’État pour le bien-être à l’État pour la guerre : le keynésianisme militaire

Résumé généré par l'intelligence artificielle :
Le concept de keynésianisme militaire représente une politique économique qui utilise l'augmentation des dépenses militaires pour stimuler la croissance économique. Cette approche s'inspire des principes keynésiens, selon lesquels les dépenses publiques peuvent relancer l'économie, mais avec une différence cruciale : ici, les fonds publics sont alloués à l'industrie de l'armement plutôt qu'à des secteurs socialement utiles comme les infrastructures.

Cette politique se distingue des recommandations originales de John Maynard Keynes, qui préconisait d'augmenter les dépenses publiques sur des postes tels que les infrastructures, la santé et l'éducation. Le keynésianisme militaire profite de la grande marge de manœuvre discrétionnaire dont dispose l'exécutif dans le domaine de la défense[3,.

Les critiques de cette approche, comme Noam Chomsky, arguent que le keynésianisme militaire offre à l'État des avantages en termes de contrôle et de discrétion, car les dépenses militaires suscitent moins d'intérêt et de participation publique que les dépenses sociales. Cela permet à l'État de dépenser sans être soumis à une scrutiny publique intense[3].

D'un point de vue économique, le keynésianisme militaire peut générer des effets multiplicateurs, mais il est souvent critiqué pour son incapacité à résoudre les problèmes structurels de l'économie à long terme, tels que la surproduction et la baisse du taux de profit. Les économistes comme Kalecki et Robinson soulignent le coût d'opportunité de ces dépenses, qui détournent des ressources essentielles des besoins humains fondamentaux vers la production d'armements[5].

En résumé, le keynésianisme militaire représente une déviation des principes keynésiens classiques, utilisant les dépenses militaires pour stimuler l'économie, mais avec des implications critiques sur la démocratie, l'efficacité économique à long terme et l'allocation des ressources publiques.
Source : https://inprecor.fr/node/4662

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