La politique américaine, particulièrement sous l’influence de Donald Trump, se caractérise par une approche communicationnelle qui privilégie les slogans simples et directes sobre les arguments rationnels. Cette stratégie, souvent qualifiée de « post-politique, » repose sur l’incarnation personnelle de l’action politique, où l’individu devient son propre slogan. Trump, avec son charisme et sa stature imposante, incarne parfaitement cette approche, substituant les assertions franches et sans concession aux explications rigoureuses.
Cette méthode de communication, qui peut être analysée à travers la théorie de la rhétorique de Kenneth Burke, utilise des slogans répétitifs qui parlent aux instincts et aux émotions du public, créant ainsi une forme de discours quasi incantatoire[4]. Ce modèle s’appuie sur la foi et le charisme plutôt que sur la logique ou la raison, ce qui le rapproche des techniques employées par les orateurs antiques ou les prédicateurs modernes.
Dans ce contexte, la personnalisation extrême du discours politique prend une dimension quasi religieuse, où le leader politique se présente comme une figure d’autorité capable de réaliser des promesses sans besoin de justifications détaillées. Cette approche contraste nettement avec la tradition politique française, qui valorise les explications rigoureuses et les justifications chiffrées.
La réussite de cette stratégie soulève des questions sur l’impact de la simplification des discours politiques sur la démocratie et la prise de décision publique. Elle met en lumière le besoin de croire en des figures d’autorité et en des réponses simples dans une époque marquée par la complexité, et interroge sur la possible contamination de ce modèle en Europe. Cette dynamique reflète une évolution significative dans la manière dont la politique est perçue et pratiquée, où l’assertion et le charisme prennent le pas sur l’argumentation rationnelle.
Source : https://www.revue-elements.com/donald-trump-et-la-politique-des-mantras-la-fin-des-idees/