Résumé automatique par l’Intelligence Artificielle :
Publié le
17 décembre 2024 à 18h00, mis à jour le
18 décembre 2024 à 9h40
En février 2023, des heurts éclatent à Budapest entre néonazis et militants de gauche. L’un d’eux a été arrêté en France. Une pétition signée par Annie Ernaux, Eric Vuillard ou Rony Brauman demande qu’il ne soit pas extradé vers le pays d’Orban.Cet article est une tribune, rédigée par un auteur extérieur
au journal et dont le point de vue n’engage pas la rédaction.
Chaque mois de février depuis 1997, Budapest est le théâtre de la Journée de l’Honneur, un défilé organisé par des groupuscules néonazis venus de toute l’Europe, en commémoration de la tentative des troupes nazies et collaborationnistes hongroises de fuir la ville en février 1945. Non seulement la manifestation est tolérée par le pouvoir en place, mais à en croire l’inquiétude de députés européens, elle serait même appuyée par des fonds publics depuis l’arrivée de Viktor Orban au pouvoir.
En 2023, un rassemblement antifasciste était organisé pour protester contre la tenue de cet événement. Depuis lors, la Hongrie tient une vingtaine de militants antifascistes européens pour coupables des heurts qui ont éclaté entre militants de gauche et néonazis les 10 et 11 février. Lors des procès qui leur sont intentés, les seuls matériaux faisant office de preuves sont des extraits de caméras de vidéosurveillance, sur lesquels aucun de ces accusés n’est reconnaissable. Les témoins et victimes ont également été incapables de les identifier comme leurs agresseurs.Publicité
Pour autant, Viktor Orban lui-même, les principaux représentants de son gouvernement, les eurodéputés hongrois d’extrême droite et la presse locale affiliée au pouvoir les désignent régulièrement comme un « gang » de voyous, de criminels ou encore de terroristes, sans aucun égard pour le principe de présomption d’innocence. Constamment pointée du doigt par la Commission européenne pour sa vulnérabilité face aux pressions politiques et médiatiques, dans le cadre de violations systémiques de l’Etat de droit en Hongrie, la justice hongroise a largement prouvé son inaptitude à juger les accusés de manière impartiale.
Le cas de l’enseignante italienne Ilaria Salis, uniquement sauvée d’une peine injuste par une mobilisation ayant conduit à son élection au Parlement européen en juin dernier, est particulièrement parlant. Arrêtée dans un taxi, accusée successivement et de façon douteuse de différents chefs d’inculpation, puis emprisonnée « par mesure de précaution » pendant près de quinze mois, elle a subi un procès politique méprisant la plupart des garanties prévues par le droit européen, étant par exemple présentée devant la cour enchaînée et tenue en laisse par des gardiens cagoulés.
Inculpée d’agressions dont ont résulté des lésions mineures, elle risque jusqu’à vingt-qua