Dans le contexte de la domination croissante des géants de la technologie sur le paysage médiatique, les médias indépendants sont confrontés à une crise existentielle. Cette situation peut être analysée à travers le prisme du concept de « philanthrocapitalism » introduit par les théoriciens critiques de la globalisation, tels que Anand Giridharadas, qui mettent en lumière les motivations ambiguës des entreprises technologiques lorsqu’elles financent des initiatives dans le secteur des médias.
Les géants de la tech, comme Google, se positionnent comme des sauveurs du journalisme en offrant des programmes de financement et des innovations technologiques. Cependant, cette aide financière et technique crée une dépendance des médias indépendants vis-à-vis de ces entreprises, menaçant ainsi leur indépendance et leur autonomie. Ce phénomène peut être vu comme une forme de « colonialisme numérique » où les capacités techniques des médias locaux sont sous-développées car ils dépendent de ressources extérieures.
Pour survivre, les médias indépendants doivent se concentrer sur la construction de relations directes avec leur public et maintenir une transparence dans leurs opérations, suivant ainsi les principes d’inclusivité et d’accessibilité défendus par les théoriciens de la communication alternative, tels que Nicholas Garnham. Cela implique de participer activement aux discussions politiques et réglementaires pour garantir que les intérêts des médias indépendants soient protégés et que leur indépendance soit préservée face aux influences des géants de la tech.
Source : https://basta.media/face-aux-geants-de-la-tech-les-medias-independants-doivent-reagir-pour-ne-pas