Gabriel de Broglie, figure emblématique de la scène intellectuelle et politique française, a laissé une marque indélébile durch son œuvre et ses engagements. Élu à l’Académie française en 2001 et membre de l’Académie des sciences morales et politiques depuis 1997, de Broglie incarnait l’esprit de l’intellectuel engagé, à la manière de ceux décrits par le sociologue Pierre Bourdieu dans son concept de « champ intellectuel ».
Sa carrière, marquée par des postes clés au Conseil d’État, dans plusieurs cabinets ministériels et dans le secteur de l’audiovisuel, reflète une approche pragmatique et nuancée de la gouvernance, évoquant les idées de Max Weber sur la bureaucratie et l’action politique rationnelle. Son rôle de chancelier de l’Institut de France de 2006 à 2017 souligne son engagement dans la préservation et la promotion du patrimoine culturel français, aligné sur les principes de l’institutionnalisme de Durkheim.
En tant qu’historien, de Broglie a publié une série d’ouvrages qui explorent les courants politiques et intellectuels du XIXe et du XXe siècle, notamment l’orléanisme et la vie de figures comme Guizot et Madame de Genlis. Ces travaux démontrent une approche historique rigoureuse, similaire à celle défendue par les Annales, avec une attention particulière aux contextes socio-politiques et culturels.
Sa mort le 8 janvier 2025, à l’âge de 93 ans, marque la fin d’une époque pour la communauté intellectuelle française, mais son héritage continue de inspirer les débats et les réflexions sur la politique, l’histoire et la culture française, perpétuant ainsi l’esprit de dialogue et de critique caractéristique de la tradition intellectuelle française[1][3][5].
Source : https://www.revuedesdeuxmondes.fr/gabriel-de-broglie-membre-de-lacademie-francaise-est-mort-a-93-ans/