Islamisme, la charge de Boualem Sansal

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[Article publié en mars 2023] Quand je pense à toutes les belles rencontres que j’ai pu faire en plus de cinquante ans de journalisme, le nom de Boualem Sansal est l’un des premiers qui me vient à l’esprit. C’est l’une des grandes figures du XXIe siècle, un père courage, un chevalier sans peur ni reproche qui combat pied à pied la haine, la bêtise et l’islamisme avec un sourire d’ange.Opposant déclaré au régime, Boualem vit dans son Algérie natale avec son épouse Naziha (« pure », « bienveillante » en arabe) mais il vient souvent en France, où il fait autorité depuis la publication de son premier roman, Le Serment des barbares en 1999. Il a connu la consécration avec Le Village de l’Allemand, succès international, en 2008, puis avec 2084 : la fin du monde, grand prix de l’Académie française, en 2015. Il est aussi l’auteur de plusieurs essais – on ne recommandera jamais assez le très décapant Gouverner au nom d’Allah : islamisation et soif du pouvoir dans le monde arabe, paru en 2013.Quand vous demandez à Boualem Sansal pourquoi il s’est engagé à ce point contre l’islamisme, il répond avec humour : « J’ai suivi toutes les modes, yéyé, beatnik et hippie, mais celle-là, non, je n’ai pas pu y adhérer. » Iconoclaste, il nous met régulièrement face à nos contradictions en nous expliquant, comme ici, que les « pires islamistes sont en Europe, notamment en France ». Il ne supporte pas les agenouillements devant eux d’une partie de nos « élites » islamisées, c’est-à-dire « collabos », et, on le verra, n’hésite pas à les nommer.Toujours fidèle à ses idéaux de gauche, Boualem Sansal habite un modeste logis non loin de la Méditerranée et, si sulfureux, voire sacrilège soit-il, fait preuve d’une humilité confondante teintée, parfois, d’autodérision. Ses seules armes : sa foi en ses valeurs – la liberté, l’égalité, la fraternité – et une ironie que rien n’entamera jamais. Il n’a peur de rien, on vous le dit. Surtout pas de rire.Vous avez été ingénieur, économiste, consultant, chef d’entreprise, fonctionnaire. Rien ne vous prédisposait à écrire. C’est en 1999, face à la montée de l’islamisme en Algérie et dans le monde, que vous vous êtes jeté en littérature avec Le Serment des barbares, qui a provoqué un grand choc. Vous voyez-vous d’abord comme un écrivain combattant, un éveilleur de consciences ?Boualem Sansal Rien en effet ne me prédisposait à écrire. J’avais ma vie, elle suivait son cours. Soudain, en 1991, les islamistes ont remporté les élections législatives en Algérie. Auréolés de leurs ténèbres et de leurs foudres, ils ont, en un rien de temps, tout détruit. Le pouvoir militaire n’a pas été en reste, il a mis les moyens de l’État et le pétrole de la nation à son service et il a tout cassé. Les pauvres gens n’avaient plus que ce choix : le silence, la mort ou l’exil. Après quelques hésita 

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