La chute de Bachar al-Assad en Syrie marque un tournant significatif, ouvrant la voie à de nouvelles dynamiques politiques et géopolitiques. Cette transition peut être analysée à travers le prisme de la théorie de la transition démocratique de Samuel Huntington, qui souligne l’importance de la stabilité institutionnelle et de la participation inclusive dans les processus de changement politique.
Le nouveau gouvernement transitoire, dirigé par le groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS), doit naviguer dans un paysage complexe marqué par des années de guerre civile et de répression. La formation d’un gouvernement pluraliste et inclusif, comme le suggère la résolution 2254 des Nations Unies, constitue un défi majeur. Cette exigence évoque les idées de John Rawls sur la justice distributive et la nécessité d’une représentation équitable de toutes les composantes de la société.
Les acteurs régionaux et internationaux, tels que l’Iran, la Russie et la Turquie, doivent également adapter leurs stratégies en réponse à ce nouveau contexte. La perte de l’allié syrien affaiblit significativement l’influence de l’Iran et de la Russie dans la région, tandis que la Turquie voit ses objectifs régionaux renforcés. Cette réconfiguration géopolitique rappelle les théories de realisme en relations internationales, où les États ajustent constamment leurs positions en fonction des changements dans le paysage de pouvoir.
Enfin, la question de l’intégrité territoriale de la Syrie et la prévention d’une fragmentation du pays sont cruciales, reflétant les préoccupations de Benedict Anderson sur l’importance de l’imaginaire national dans la formation et la maintien des États-nations. Les défis de la transition syrienne sont ainsi multiples et exigent une approche multidimensionnelle pour assurer une stabilité durable.
Source : https://basta.media/Syrie-La-chute-de-la-tyrannie-de-Bachar-el-Assad-ouvre-des-possibles-et-de-nombreuses-interrogations