La colonisation des affects

Résumé généré par l'intelligence artificielle :
Nancy Rose Hunt, dans son ouvrage « A Nervous State », introduit la notion de « nervosité » pour analyser la colonisation du Congo belge comme un phénomène affectif et biopolitique. Inspirée à la fois par Georges Balandier et Georges Canguilhem, elle explore comment les institutions coloniales belges, imprégnées de paranoïa et d'obsessions hygiénistes, ont tenté de contrôler les populations par des stratégies de domination médicale et sécuritaire. Ce concept de « nervosité » décrit non seulement l'angoisse des colons face à un ordre fragile, mais aussi les résistances des Congolais à travers des pratiques thérapeutiques et symboliques, où guérison et contestation politique s'enchevêtrent.

L’approche de Hunt dépasse la simple dénonciation des violences coloniales. Elle met en lumière des dynamiques complexes, combinant exploitation économique, recherches médicales et insurrections subalternes. En adoptant une perspective foucaldienne sur le biopouvoir, elle montre comment les campagnes médicales, focalisées sur des pathologies comme la stérilité ou la maladie du sommeil, servaient à légitimer un contrôle systématique des corps. Simultanément, des figures comme Maria N’koi illustrent une résistance enracinée dans des traditions locales de soin et de narration.

En croisant histoire sociale, anthropologie médicale et critique postcoloniale, Hunt redéfinit les cadres de l’histoire coloniale, en insistant sur la centralité des émotions et des récits dans la structuration du pouvoir et des résistances.
https://africa.ufl.edu/recap-scad-9/
Source : https://laviedesidees.fr/La-colonisation-des-affects

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