La désinformation sur les réseaux sociaux constitue un phénomène complexe et multiforme, influencé par plusieurs facteurs clés. D’une part, les algorithmes des plateformes de médias sociaux, conçus pour maximiser l’engagement et l’attention, favorisent la propagation de contenus émotionnels et souvent faux. Cette dynamique renforce les « chambres d’échos » décrites par le concept de la « filter bubble » de Eli Pariser, où les utilisateurs sont exposés à des informations qui renforcent leurs convictions existantes, rather que d’être confrontés à des perspectives diverses[3].
D’autre part, l’intelligence artificielle (IA) joue un rôle crucial dans la création et la diffusion de la désinformation. Les hypertrucages, ou faux médias générés par l’IA, sont de plus en plus réalistes et difficiles à détecter, ce qui accentue la confusion et l’incertitude parmi les consommateurs d’information. Ce phénomène peut être analysé à travers le prisme de la théorie de la construction sociale de la réalité de Peter Berger et Thomas Luckmann, où la réalité est construite et reconstruite à travers les interactions sociales et les médias, mais ici, déformée par des informations fausses[3].
Les influenceurs et influenceuses des réseaux sociaux, souvent payés pour diffuser de la désinformation, exacerbent également ce problème. Cette stratégie peut être vue comme une forme de manipulation de l’opinion publique, similaire aux concepts de « fabrication du consentement » de Noam Chomsky et Edward Herman, où les médias et les acteurs puissants influencent l’opinion publique à des fins spécifiques[3].
Enfin, les impacts de la désinformation sont profonds et variés, allant de l’accroissement de la violence et des tensions socioculturelles à la perte de confiance envers les institutions et la démocratie. Ce dernier point est particulièrement inquiétant, car il met en péril la qualité de l’expérience démocratique, comme souligné par les chercheurs de la London School of Economics and Political Science[5].
Source : https://basta.media/la-desinformation-sur-les-reseaux-sociaux-pousse-les-medias-a-communiquer