L’élection de Donald Trump pour un second mandat a introduit un phénomène sans précédent : l’intégration des figures de la Silicon Valley dans le pouvoir politique américain. Cette évolution reflète un profond bouleversement des relations entre l’État, l’économie et la société. Historiquement, la Silicon Valley était perçue comme une entité indépendante, guidée par une idéologie technophile et libertarienne. Cependant, elle s’installe maintenant au cœur du pouvoir fédéral, créant des tensions idéologiques significatives.
Cette alliance entre la Tech et le mouvement MAGA (Make America Great Again) est marquée par des contradictions, notamment sur la question de l’immigration. Les entreprises technologiques, dépendantes des visas H1B pour attirer des talents étrangers, entrent en conflit avec les principes nationalistes de MAGA, qui défendent la protection des emplois pour les Américains. Cette divergence est accentuée par la présence de figures comme Elon Musk, qui incarne à la fois l’innovation technologique et les discours populistes.
Cette dynamique peut être analysée à travers le prisme de la théorie de la gouvernance néolibérale, où les intérêts des entreprises et de l’État se chevauchent, créant un « capitalisme de connivence » qui renforce la défiance de l’opinion publique. La vision de l’État comme un frein à l’innovation, partagée par les leaders de la Tech, oppose les aspirations globalistes aux discours populistes, illustrant les théories de Michel Foucault sur les relations de pouvoir et les mécanismes de gouvernementalité.
Cette polarisation sociale et politique risque de s’aggraver, exacerbée par les valeurs progressistes de la Silicon Valley, qui entrent en conflit avec le conservatisme populiste. Sur le plan géopolitique, cette alliance renforce l’hégémonie culturelle et économique américaine, posant des questions cruciales sur la souveraineté numérique et l’équité sociale.
Source : https://www.actionfrancaise.net/2025/01/15/les-geants-de-la-tech-une-nouvelle-dynastie-dans-le-pouvoir-americain/