Les normes environnementales imposées aux agriculteurs sont intégrées dans un cadre réglementaire complexe, reflétant une approche systémique et multiscalaire de la gestion environnementale. Cette réglementation, largement influencée par les directives européennes, vise à protéger l’environnement et à promouvoir des pratiques agricoles durables.
D’un point de vue conceptuel, cette approche peut être analysée à travers le prisme de la théorie de la gouvernance environnementale, qui met en avant la nécessité d’une coordination multi-niveaux entre les acteurs publics et privés. Les directives comme la « directive nitrates » (91/676/CEE) et la Loi sur l’Eau illustrent cette gouvernance, en imposant des mesures spécifiques pour surveiller et gérer les ressources hydriques et réduire la pollution agricole[1].
La certification environnementale des exploitations agricoles, gérée par la Commission nationale de certification environnementale (CNCE), représente une autre dimension de cette réglementation. Ce système, fondé sur des indicateurs de résultats environnementaux, peut être vu comme une application des principes de l’économie de l’environnement, qui valorisent les externalités positives des pratiques agricoles durables[3].
Enfin, la multiplication des zonages et des normes (comme les zones Natura 2000 ou les périmètres de protection de captage d’eau potable) peut être interprétée à la lumière de la théorie de la complexité, où les systèmes agricoles sont soumis à une multitude de contraintes et d’interactions, nécessitant une gestion intégrée et adaptative[5].
Ces normes, bien que complexes et parfois lourdes, visent à intégrer les préoccupations environnementales dans les pratiques agricoles, alignant ainsi l’agriculture avec les principes du développement durable.
Source : https://basta.media/les-normes-environnementales-ne-sont-pas-la-cause-du-malaise-agricole