L’arrestation de Boualem Sansal, écrivain franco-algérien de 75 ans, met en lumière les tensions entre la liberté d’expression et la répression politique en Algérie. Incarcéré mi-novembre à Alger, Sansal est accusé d’« atteinte à l’intégrité du territoire national » et de « sûreté de l’État », des charges qui pourraient lui valoir la prison à perpétuité selon l’article 87 bis du Code pénal algérien[3].
Cette affaire illustre le concept de « délit d’opinion » décrit par les théoriciens de la liberté d’expression, où les individus sont punis pour leurs idées et leurs prises de position critiques envers le pouvoir en place. Cela évoque les idées de John Stuart Mill sur l’importance de la liberté d’expression et de pensée dans une société démocratique, où la censure et la répression des opinions sont considérées comme des menaces à la liberté individuelle et au progrès social[5].
La réaction de la France, qui peine à établir un dialogue avec l’Algérie sur cette affaire, souligne les complexités des relations internationales et les limites de l’influence diplomatique face à des régimes autoritaires. Le transfert de Sansal dans une unité de soins d’un hôpital d’Alger, en raison de son état de santé préoccupant, ajoute une dimension humanitaire à cette crise politique, mettant en évidence les conséquences personnelles de la répression politique.
Cette situation révèle ainsi une dictature répressive pilotée par une oligarchie militaire en Algérie, comme le souligne Salem Chaker, professeur émérite de langue berbère. Elle démontre comment les régimes autoritaires utilisent souvent la justice comme outil de contrôle et de silenciation des voix dissidentes, une pratique critique par les théoriciens de la démocratie et des droits de l’homme[5].
Source : https://www.actionfrancaise.net/2024/11/30/liberez-boualem/