Pour aborder le thème de l’impact des politiques d’exclusion sur le bilan du cyclone à Mayotte, il est essentiel de considérer les dimensions intellectuelles et conceptuelles sous-jacentes. Cette situation peut être éclairée par les théories de la justice sociale et de la vulnérabilité structurelle, telles que développées par des penseurs comme Amartya Sen et Martha Nussbaum.
Les politiques d’exclusion, souvent ancrées dans des structures socio-économiques et politiques préexistantes, exacerbent la vulnérabilité des populations marginalisées. À Mayotte, les habitants vivant dans des conditions précaires, notamment dans des bidonvilles, sont particulièrement exposés aux catastrophes naturelles due à leur manque d’accès à des logements sûrs et à des ressources adéquates. Cette vulnérabilité est accentuée par des politiques qui négligent les besoins des plus démunis, créant ainsi un cycle de déprivation qui se manifeste de manière dramatique lors de crises telles que le passage d’un cyclone.
La théorie de la justice distributive de John Rawls peut également être mobilisée pour comprendre comment les ressources et les avantages sont distribués de manière inégale, laissant certaines populations plus vulnérables aux catastrophes. Les politiques d’exclusion renforcent ces inégalités, ce qui se traduit par un bilan humain et matériel plus lourd lors des catastrophes.
Enfin, la notion de « capabilités » de Sen et Nussbaum souligne l’importance de garantir que tous les individus aient accès aux ressources et aux opportunités nécessaires pour mener une vie digne. Les politiques d’exclusion érodent ces capabilités, rendant les populations plus susceptibles de subir les conséquences dévastatrices des catastrophes naturelles.
En résumé, les politiques d’exclusion à Mayotte ont probablement alourdi le bilan du cyclone en exacerbant la vulnérabilité structurelle des populations marginalisées, en perpétuant les inégalités socio-économiques et en limitant l’accès aux ressources essentielles pour une vie sûre et digne.
Source : https://basta.media/Mayotte-les-politiques-exclusion-ont-elles-alourdi-bilan-cyclone-Chido