Mohammed Al-Golani, le leader de Hayat Tahrir al-Sham (HTS), a orchestré une transformation significative dans le paysage politique et militaire de la Syrie. Issu d’un contexte de radicalisation, ayant rejoint Al-Qaida en Irak en 2003 et ayant combattu contre les forces américaines, Al-Golani a évolué vers un rôle de « radical pragmatique ».
Sa trajectoire illustre une adaptation stratégique, similaire à la théorie de l’adaptation des organisations de Michel Crozier, où les acteurs ajustent leurs stratégies en fonction des circonstances. Al-Golani a rompu avec Al-Qaida en 2016, renommant son groupe en Jabhat Fateh al-Sham, puis en HTS, dans une démarche de dédiabolisation et de consolidation du pouvoir[1][3][5].
Cette évolution peut être analysée à travers le prisme de la théorie de la rationalité limitée de Herbert Simon, où les acteurs prennent des décisions basées sur des informations limitées et des contraintes environnementales. Al-Golani a navigué entre les différentes factions armées et les pressions des puissances étrangères, ajustant son discours pour inclure des appels à la tolérance religieuse et au pluralisme, visant à gagner la confiance des minorités et des gouvernements internationaux[1][3][5].
La Syrie, fragmentée entre multiples communautés ethniques et religieuses, et sous l’influence de puissances étrangères, présente un contexte complexe où la gouvernance future reste incertaine. Al-Golani, en promouvant un système de gouvernement institutionnel et en rejetant les décisions arbitraires d’un seul dirigeant, reflète une vision plus inclusive, inspirée peut-être par les principes de gouvernance participative de John Dewey[5].
En somme, l’ascension d’Al-Golani et ses manœuvres stratégiques illustrent une capacité à adapter et à évoluer dans un environnement politique et militaire en constant changement, marquant ainsi un nouveau chapitre dans la dynamique géopolitique de la Syrie.
Source : https://www.revue-elements.com/mohammed-al-golani-chef-de-linsurrection-qui-a-renverse-le-president-syrien-assad-un-radical-pragmatique/