Résumé automatique par l’Intelligence Artificielle :
LittératureOn est le mauvais garçon qu’on peut, Nicolas Fargues explore avec lucidité et empathie l’univers carcéral tout en prolongeant sa réflexion sur les fractures sociales et identitaires, marquant une nouvelle étape dans une œuvre acérée.Le sujet et la nature du dernier livre de Nicolas Fargues, paru en octobre, pourraient de prime abord surprendre dans l’œuvre de l’écrivain, inaugurée en 2000 avec Le Tour du propriétaire (1).En effet, On est le mauvais garçon qu’on peut (2) marque la première incursion dans le domaine non fictionnel de l’auteur de treize romans et d’un recueil de nouvelles. Ce récit autobiographique relate son expérience d’animateur d’atelier d’écriture durant plusieurs mois à la mai- son d’arrêt de la Santé. Un motif inattendu chez celui qui nous avait habitués à peindre avec talent les états d’âme, les mésaventures, les marivaudages de bobos, d’intellectuels ou d’artistes constituant des manières de doubles romanesques librement réinventés.Pour autant, la galerie d’individus qu’il décrit ici et auxquels il donne la parole prend parfaitement place dans le tableau plus vaste que dressent ses livres, à savoir un portrait de la France d’aujourd’hui, notamment à travers une description quasi sociologique des mœurs et des comportements. Par ailleurs, On est le mauvais garçon qu’on peut balaie ou nuance certains discours convenus – de droite comme de gauche – sur l’univers carcéral et rejoint l’un des fils rouges de l’écrivain: chasser les clichés et les idées reçues. De même, le langage, les origines, les codes sociaux, les apparences, les identités multiples – autres thématiques chères à Fargues – sont au cœur de ce dernier texte.
« On est le mauvais garçon qu’on peut balaie ou nuance certains discours convenus – de droite comme de gauche – sur l’univers carcéral. »
Avec Michel Houellebecq, mais dans un registre moins spectaculaire, et avec le regretté Benoît Duteurtre, l’auteur de J’étais derrière toi (3) est l’un de nos meilleurs scrutateurs des réalités et des mentalités françaises. De fait, nombre de ses romans dissèquent les tics, les modes et les conformismes d’une modernité épinglée avec une précision clinique sans céder aux facilités de la thèse ou du didactisme. Surtout, Nicolas Fargues ne cesse d’explorer les frontières sociales, raciales, générationnelles, culturelles ou nationales entre les êtres avec ce qu’elles comportent d’hypocrisie et de conflit. Cette entreprise est mise en œuvre au gré de comédies humaines, aussi cruelles que jubilatoires, où les élans du cœur et les atermoiements amoureux avancent eux aussi parmi les mensonges, les faux-semblants, les préjugés.Chez Fargues, l’observation de la société française et de ses mutations procède de situations concrètes, souvent banales (histoire d’amour ou de sexe, rapports entre parents et enfants, ruptur