Philippe Jaenada dans le tamis du temps

Le roman de Philippe Jaenada, « La désinvolture est une bien belle chose, » plonge dans le contexte intellectuel et culturel de l’après-guerre à Saint-Germain-des-Prés, un quartier de Paris marqué par l’existentialisme et le surréalisme. L’auteur se penche sur la vie de Jacqueline Harispe, surnommée Kaki, une jeune femme qui se suicide à 20 ans, et explore les raisons profondes de ce geste tragique.

Cette enquête littéraire se situe dans le sillage de l’existentialisme de Jean-Paul Sartre et de Martin Heidegger, où l’individu est confronté à la liberté et à la responsabilité de choisir son propre chemin. Jaenada retrace le parcours de Kaki et de son cercle d’amis, immergés dans une atmosphère de fête et de réflexion philosophique caractéristique de l’époque.

Le roman peut être vu comme une quête intime et philosophique, où l’auteur tente de comprendre les motivations et les émotions de Kaki à travers un voyage à travers la France. Cette approche évoque les concepts de l’authenticité et de l’inauthenticité d’Heidegger, où l’individu doit affronter sa propre mortalité et prendre des décisions qui définissent son existence.

En outre, l’œuvre de Jaenada reflète la critique de la société de consommation et du conformisme, thèmes chers aux situationnistes comme Guy Debord, qui dénonçaient la « société du spectacle » et ses effets aliénants. Le roman offre ainsi une réflexion profonde sur la jeunesse perdue et les dilemmes existentiels de l’après-guerre, mettant en lumière les tensions entre la liberté individuelle et les contraintes sociales.
Source : https://www.revuedesdeuxmondes.fr/philippe-jaenada-dans-le-tamis-du-temps/

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