Reconversion : les ex-politiques ont-ils leur place dans les entreprises ? – par Matthieu Galian

La reconversion des anciens politiques dans le secteur privé soulève plusieurs questions conceptuelles et intellectuelles. D’une part, leur capacité à mener des débats et à prendre des décisions stratégiques, acquise pendant leur carrière politique, les rend attractifs pour des fonctions d’administrateurs ou de conseillers dans les entreprises. Cela peut être vu à travers le prisme de la théorie des ressources et des compétences, où les expériences et les compétences développées dans un contexte peuvent être transférées et valorisées dans un autre[1][3].

Cependant, cette reconversion n’est pas sans poser des problèmes éthiques et déontologiques. La Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) doit souvent intervenir pour vérifier l’absence de conflits d’intérêts, illustrant ainsi les principes de gouvernance d’entreprise et de responsabilité publique. Cette régulation peut être analysée à la lumière de la théorie de l’agence, où les intérêts des agents (les anciens politiques) doivent être alignés avec ceux des principaux (les entreprises et le public)[3].

De plus, la perception publique de ces reconversions peut influencer la confiance dans la politique et les institutions. Le danger est de renforcer l’idée que la politique n’est qu’un tremplin pour des carrières personnelles, rather than un service au bien commun, ce qui relève des théories sur la légitimité et la confiance dans les institutions publiques[3].

En fin de compte, la reconversion des ex-politiques dans le privé met en jeu une complexe interplay entre compétences transférables, éthique professionnelle, et perception publique, soulignant la nécessité d’un équilibre délicat entre ces dimensions.
Source : https://www.lopinion.fr/economie/reconversion-les-ex-politiques-ont-ils-leur-place-dans-les-entreprises-par-matthieu-galian

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