L’annonce de François Bayrou de reprendre l’étude des cahiers de doléances du mouvement des « gilets jaunes » suscite un scepticisme profond parmi les anciens manifestants. Ces cahiers, rédigés pendant les protestations de 2018-2019, représentaient une expression directe des préoccupations et des revendications des citoyens, évoquant ainsi le concept de démocratie participative chéri par les théoriciens de la démocratie délibérative comme Jürgen Habermas.
Cependant, la difficulté d’accès à ces documents et le sentiment d’absence d’écoute de la part des autorités renforcent l’idée d’une démocratie dysfonctionnelle, où les voix des citoyens sont marginalisées. Cette situation reflète les critiques de penseurs comme Jacques Rancière sur la disconnection entre les élites politiques et les citoyens ordinaires. La réouverture de ces cahiers par le gouvernement pourrait être perçue comme une tentative de réappropriation symbolique, plutôt que comme une véritable volonté de prendre en compte les demandes populaires. Cette démarche soulève des questions sur l’authenticité de l’engagement gouvernemental envers la participation citoyenne.
Source : https://www.lefigaro.fr/politique/reprendre-l-etude-des-cahiers-de-doleances-peine-perdue-pour-les-gilets-jaunes-20250115