La réforme des retraites de 2023 en France marque un point de rupture significatif, révélant une profonde crise de confiance entre la population et le monde politique. Cette réforme, qui impose deux années de travail supplémentaires et relève progressivement l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans, a déclenché une vague de colère populaire. Ce phénomène peut être analysé à travers le prisme de la théorie de la légitimité de Max Weber, selon laquelle la légitimité d’un pouvoir repose sur la confiance et l’acceptation de la population. Here, le passage en force de l’exécutif sans un consensus large érode cette légitimité, créant un sentiment de méfiance et de révolte.
Cette situation reflète également les idées de Jürgen Habermas sur la crise de légitimation, où les décisions politiques, lorsqu’elles ne sont pas fondées sur un consensus démocratique, peuvent mener à une perte de crédibilité du système politique. La population perçoit que les gouvernements, en priorisant les intérêts des actionnaires, négligent les besoins et les attentes des citoyens, accentuant ainsi le sentiment de déconnexion entre les élites politiques et la société civile.
Ce mouvement de contestation peut être vu comme une manifestation de la théorie de l’action collective de Mancur Olson, où les individus, face à une menace perçue à leurs intérêts, se mobilisent pour défendre leurs droits et influencer les politiques publiques. La réforme des retraites devient ainsi un symbole de la lutte pour la justice sociale et la protection des acquis sociaux, mettant en lumière les tensions entre les exigences économiques et les aspirations sociales dans une société en mutation.
Source : https://www.monde-diplomatique.fr/2023/04/A/65712