Robert Hugh Benson : de la fin de vie à la fin du monde

Robert Hugh Benson, un auteur britannique du XIXe et du début du XXe siècle, est particulièrement notable pour ses œuvres dystopiques qui anticipent et critiquent les dérives sociétales et politiques de son époque. Son roman le plus célèbre, « Lord of the World », publié en 1907, se distingue par sa projection d’une société totalement sécularisée et humaniste à l’aube du XXIe siècle. Cette œuvre, comparable aux dystopies d’Aldous Huxley et George Orwell, explore les conséquences d’une société où l’humanisme a atteint son apogée, mais au détriment des valeurs spirituelles et morales traditionnelles.

Benson, issu d’une famille influente dans l’Église anglicane (son père était l’Archevêque de Canterbury), a lui-même traversé une crise de foi qui l’a conduit à se convertir au catholicisme en 1903. Cette conversion a profondément influencé son œuvre, notamment dans sa critique des idéologies modernes et de la perte de sens spirituel dans une société de plus en plus rationalisée.

« Lord of the World » peut être vu à travers le prisme des théories de l’alienation de Karl Marx et de la critique de la modernité de Friedrich Nietzsche. Benson y dépeint une société où l’individu est soumis à une forme de totalitarisme soft, où la technologie et la bureaucratie ont absorbé toute forme de liberté et de spiritualité. Cette vision dystopique reflète les inquiétudes de Benson sur la direction que prenait la société moderne, inquiétudes qui sont encore pertinentes aujourd’hui.

En somme, l’œuvre de Robert Hugh Benson offre une perspective unique sur les dangers de la sécularisation excessive et de la perte des valeurs traditionnelles, se situant ainsi dans le sillage des grands auteurs dystopiques du XXe siècle.
Source : https://www.revuedesdeuxmondes.fr/fin-de-vie-fin-du-monde-dystopie-robert-hugh-benson/

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