Murray Rothbard, dans son éthique de la liberté, défend l’idée que la raison et le libre arbitre sont des composantes essentielles de la nature humaine. Il argue que les égalitaristes et les socialistes qui soutiennent que le libre arbitre est réservé à ceux qui en bénéficient de manière privilégiée, et que les personnes vulnérables en sont dépourvues, démontrent une mauvaise compréhension du concept.
Rothbard s’appuie sur le droit naturel, inspiré par les idées d’Aristote et de Thomas d’Aquin, pour affirmer que la raison humaine permet à l’homme d’agir délibérément et de choisir des fins consciemment appréhendées, le distinguant ainsi des animaux qui agissent par instinct. Selon lui, le libre arbitre est inhérent à tous les êtres humains, quelles que soient leurs circonstances, et est fondé sur la propriété de soi, c’est-à-dire la maîtrise de son esprit sur son corps et ses actions.
Rothbard fait une distinction cruciale entre le « libre arbitre » et la « liberté d’action », soulignant que même si la liberté d’action peut être limitée par des handicaps ou des circonstances, le libre arbitre reste inaliénable. Il rejette l’argument selon lequel le libre arbitre n’a de sens que si les individus ont la liberté d’exercer leur volonté, en insistant sur le fait que les choix et les actions humaines sont limités par les lois de la nature et les contraintes sociales, mais que cela ne nie pas la capacité innée de raisonner et de décider.
Cette perspective s’aligne sur les principes du libertarianisme radical de Rothbard, qui prône une liberté individuelle maximale et une société fondée sur l’échange volontaire et le capitalisme de laissez-faire, légitimés par une interprétation rationaliste du droit naturel et de la morale qui en découle[1][3].
Source : https://www.contrepoints.org/2024/09/03/478707-rothbard-sur-la-liberte-et-le-libre-arbitre?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=rothbard-sur-la-liberte-et-le-libre-arbitre