Durant le premier tour des élections présidentielles roumaines du 24 novembre 2024, le candidat indépendant et nationaliste Călin Georgescu a surpris en arrivant en tête avec près de 23% des suffrages. Cette victoire inattendue peut être analysée à travers le prisme du populisme et du nationalisme, courants de pensée qui gagnent du terrain en Europe de l’Est.
Georgescu, diplômé en agronomie et ayant occupé des postes dans le ministère de l’Environnement ainsi que dans les organisations des Nations Unies, a capitalisé sur une campagne centrée sur les réseaux sociaux, notamment TikTok. Son discours pacifiste, opposé à la poursuite du conflit en Ukraine et critique envers l’Union européenne et l’OTAN, a résonné auprès d’un électorat fatigué par les incertitudes économiques et géopolitiques.
Cette montée de Georgescu reflète un phénomène plus large de rejet des élites politiques traditionnelles, un thème cher aux théoriciens du populisme comme Ernesto Laclau et Chantal Mouffe, qui soulignent la capacité des leaders populistes à créer un sentiment de rupture avec l’establishment politique. Georgescu’s appel à l’autarcie économique et énergétique, ainsi que son soutien à une identité nationale forte, s’alignent avec les idées de souveraineté et d’indépendance économique défendues par des penseurs comme Jean-Jacques Rousseau et plus récemment, par des leaders politiques comme Viktor Orbán.
La qualification de Georgescu pour le second tour, malgré les controverses entourant ses déclarations sur des figures historiques comme Ion Antonescu et Corneliu Zelea Codreanu, met en lumière les divisions profondes au sein de la société roumaine et les débats sur l’identité nationale et les alliances géopolitiques. Ce succès électoral symbolise une victoire potentielle pour le « parti de la paix » et souligne les tensions croissantes entre les partisans d’une intégration européenne et ceux qui défendent une souveraineté nationale accrue.
Source : https://www.revue-elements.com/roumanie-un-outsider-nationaliste-arrive-en-tete-lors-du-premier-tour-de-la-presidentielle/