[TRIBUNE] Construire des prisons : l’État ne peut pas… ou ne veut pas ?

Le plan de construction de 15 000 places de prison en France, lancé en 2017, illustre les défis persistants de la gestion publique et les limites de la planification étatique. Malgré l’ambition de réduire la surpopulation carcérale et d’améliorer les conditions de détention, ce programme immobilier pénitentiaire souffre de retards significatifs. Seulement 4,465 places ont été construites sept ans après le lancement du plan, loin de l’objectif initial.

Cette situation peut être analysée à travers le prisme de la théorie de la bureaucratie de Max Weber, qui souligne les rigidités et les inefficacités potentielles des structures administratives. Les retards et les difficultés rencontrées, attribués à des facteurs tels que les aléas techniques, environnementaux et économiques, révèlent une incapacité du ministère de la Justice à respecter les délais et les objectifs définis[1][4].

Cette dynamique rappelle également les concepts de l’École des choix publics, qui met en lumière les échecs potentiels des politiques publiques dues à des intérêts contradictoires et à des dysfonctionnements institutionnels. Le fait que les objectifs soient constamment revus à la baisse et que les délais soient rallongés suggère une forme d' »inexorable procrastination » dans la planification et la mise en œuvre des projets publics[1][4].

En fin de compte, ce cas démontre les complexités et les défis inhérents à la réalisation de grands projets publics, soulignant la nécessité d’une réflexion approfondie sur les structures et les processus administratifs pour améliorer l’efficacité et la responsabilité de l’action publique.
Source : https://www.bvoltaire.fr/tribune-construire-des-prisons-letat-ne-peut-pas-ou-ne-veut-pas/

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