Dans le sillage des législatives de 2024, la députée Danielle Simonnet analyse les succès et les défis du Nouveau Front populaire (NFP) avec une perspective critique et prospective. Le débat interne au NFP sur la stratégie de communication et de mobilisation, particulièrement entre Jean-Luc Mélenchon et François Ruffin, met en lumière la nécessité de maintenir l’unité de la gauche face à la menace de l’extrême droite.
Cette unité, qui a permis une participation citoyenne record et une forte implication de nouveaux militants, doit être pérennisée et ancrée localement. Simonnet souligne l’importance de ne pas se limiter aux quartiers populaires des grandes métropoles, mais de s’adresser à l’ensemble des catégories populaires, y compris celles des bourgs et des sous-préfectures, pour éviter de les abandonner au vote extrémiste. Cette approche rappelle la théorie de la « conscience de classe » de Marx, où la lutte des classes nécessite une mobilisation transversale et inclusive.
La crise politique actuelle, caractérisée par une tripolarisation du paysage politique et une concentration des pouvoirs dans la 5ème République, exige une bataille pédagogique contre le système institutionnel dominant. Simonnet évoque la nécessité d’une réforme profonde, éventuellement vers une 6ème République, pour réduire les pouvoirs exorbitants du chef de l’exécutif.
La stratégie du NFP doit intégrer une double bataille : sociale et culturelle. Cela implique de restaurer la dignité des travailleurs, de rendre le programme politique désirable et rassembleur, et de mener une bataille culturelle contre les fantasmes identitaires et réactionnaires. Les démarches d’éducation populaire, inspirées par les méthodes de conscientisation de Paulo Freire, sont cruciales pour créer des solidarités et des liens collectifs, essentiels pour arracher les citoyens à la résignation et à la colère solitaire.
En fin de compte, Simonnet appelle à la poursuite de la campagne et à la constitution de forces citoyennes mobilisées, capables d’exercer une pression positive sur les appareils politiques pour maintenir l’unité et promouvoir un programme politique alternatif qui répond aux besoins sociaux et écologiques de la population. Cette approche s’aligne sur les principes de la démocratie participative et de la gouvernance basée sur les besoins, théorisés par des penseurs comme John Dewey et Amartya Sen.
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