Le débat autour du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025 en France met en lumière des tensions profondes entre une approche purement comptable et une vision plus holistique de la santé publique. Les députés Hendrik Davi et Sébastien Peytavie, représentants de la commission des affaires sociales, critiquent vivement la logique de réduction des dépenses de santé proposée par le gouvernement, la qualifiant d’injuste et inefficace.
Cette critique s’inscrit dans le cadre de la théorie de la justice distributive de John Rawls, qui souligne l’importance de garantir un accès égal aux ressources essentielles, notamment la santé. Les députés arguent que la hausse du ticket modérateur et la réduction des indemnités journalières en cas d’arrêt maladie aggravent les inégalités et détériorent l’accès aux soins pour les plus précaires, ce qui est contraire aux principes de justice sociale.
Ils proposent une alternative basée sur les besoins réels de la population, en s’inspirant de la théorie des besoins fondamentaux de Martha Nussbaum. Cela implique d’augmenter le nombre de personnels soignants, de rendre leurs métiers plus attractifs, et de mieux équiper les hôpitaux. Ils suggèrent également de réduire certaines dépenses inefficaces, comme les profits des cliniques privées et la spéculation des groupes pharmaceutiques, et de mettre en place des politiques de prévention robustes, incluant des taxes comportementales sur les produits nocifs.
Les propositions incluent une réforme des exonérations de cotisations sociales, la fin de la désocialisation des heures supplémentaires, et une taxe exceptionnelle sur le patrimoine des milliardaires, générant ainsi des recettes supplémentaires pour financer un véritable service public de santé. Cette approche reflète une vision keynésienne de l’économie, où l’investissement public dans la santé est vu comme un moyen de stimuler l’économie et d’améliorer le bien-être général.
En somme, le débat autour du PLFSS 2025 oppose une vision purement budgétaire à une approche plus inclusive et sociale, mettant en avant la nécessité de prioriser les besoins de santé de la population et de garantir un accès égal et efficace aux soins.
Source : https://regards.fr/un-autre-budget-de-la-sante-est-possible/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=un-autre-budget-de-la-sante-est-possible