Résumé automatique par l’Intelligence Artificielle :
C’est l’histoire de deux familles, de 1878 à 1948, l’une venant de Berlin et engagée dans la finance, l’autre d’une petite ville du sud de l’Allemagne et horloger de père en fils, toutes deux d’ascendance juive. Elles se rencontrent et unissent leur destin par le mariage de leurs enfants. Le livre qui retrace cette saga familiale s’intitule Les Effinger, du nom de l’une de ces familles. L’auteure, Gabriele Tergit, est elle-même née à Berlin en 1894 et a fui l’Allemagne en 1933 pour la Tchécoslovaquie, puis la Palestine et enfin l’Angleterre où elle s’installe en 1938 et y vivra jusqu’à son décès en 1982. Cet ouvrage a incontestablement sa place parmi les grands livres qui ont retracé cette période tels que ceux de Stefan Zweig ou Thomas Mann. Comme le dit l’un de ses personnages : « À partir de 1914, nous avons tous plus ou moins subi notre vie, nous n’étions plus maitres de notre destin. » Avant 1914, c’était bien Le monde d’hier, tel que l’a décrit Stefan Zweig avec les fastes déclinants de l’Empire austro-hongrois, mais aussi avec toute la confiance dans l’avenir que fait revivre Gabriele Tergit.
« C’était bien Le monde d’hier, tel que l’a décrit Stefan Zweig avec les fastes déclinants de l’Empire austro-hongrois que fait revivre Gabriele Tergit. »
Celle qui venait de la nouvelle puissance allemande après l’unification du pays, des promesses de la révolution industrielle et du progrès général de la civilisation qui devait en résulter, de l’ouverture des routes vers tous les autres continents de la planète, comme le dira ensuite l’un des personnages : « Parce que la paix mondiale était l’illusion typique des négociants, la fiction d’un monde unitaire, l’idéal nébuleux d’échanges sans contrainte. » Dans le même temps, ces nouvelles fondations étaient déjà fragilisées par la montée de deux forces obscures à l’origine et qui allaient tout emporter : les nationalismes et les idéologies. Ces tumultes à venir sont pressentis par quelques-uns des personnages des Effinger et se reflètent dans les incompréhensions montantes entre les générations. Mais rien n’y fera et 1914 ouvre la voie aux plus grandes tragédies, et à l’écroulement de l’Allemagne qu’avaient connue les aïeux de ces deux familles.Les Effinger, une saga berlinoisede Gabriele Tergit, Bourgois,960 p., 30 €Le livre fait ressentir, au-delà de l’imaginable, l’étendue des souffrances du peuple allemand au sortir de la Première Guerre mondiale : à la tragédie humaine sans mesure du conflit s’ajoute la dévastation de la grippe espagnole, l’effondrement économique et l’inflation sans contrôle, l’impuissance politique et la montée des extrêmes. Tout cela a bien sûr été raconté dans les livres d’histoire, mais prend un tour encore plus pathétique quand on suit ces deux familles emportées par l’histoire et qui vont tout perdre. Plus gr