COP29 : « La transition énergétique en Inde est marquée par de profondes inégalités »

La transition énergétique en Inde se trouve au cœur d’un dilemme complexe, révélant des inégalités profondes et des contradictions majeures. D’une part, le gouvernement indien affiche une volonté politique de réduire l’intensité carbone et de développer les énergies renouvelables, aligné sur les principes de durabilité et de justice climatique défendus par des penseurs comme Amartya Sen, qui souligne l’importance de la justice distributive dans les politiques de développement.

Cependant, cette ambition est contrecarrée par une dépendance persistante aux énergies fossiles, notamment le charbon, qui est perçu comme un pilier de la souveraineté énergétique du pays. Cette dualité reflète le paradoxe décrit par les théoriciens de la dépendance, tels que Andre Gunder Frank, qui mettent en lumière les dynamiques d’exploitation et de sous-développement liées aux modèles économiques extractifs.

Les zones minières, telles que Singrauli ou Korba, illustrent ce sous-développement chronique, caractérisé par des infrastructures insuffisantes et des niveaux de pauvreté élevés, malgré leur contribution significative à la croissance économique nationale. Ces inégalités sont accentuées par la concentration des bénéfices chez les grandes entreprises, tandis que les populations locales bénéficient marginalement des retombées économiques et sociales de la transition énergétique.

Cette situation souligne la nécessité d’une transition juste et équitable, comme le préconise la théorie de la justice transitionnelle, qui insiste sur la réparation des injustices historiques et la garantie de conditions de travail et de vie décentes pour les communautés affectées. En somme, la transition énergétique en Inde doit concilier les objectifs économiques, climatiques et sociaux pour éviter de reproduire les mêmes dynamiques de développement inégalitaires.
Source : https://basta.media/COP29-transition-energetique-Inde-profondes-inegalites

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