La notion de créer un droit syndical interprofessionnel soulève des questions fondamentales sur l’organisation et la représentation des salariés dans le contexte du travail. Cette idée implique l’extension des prérogatives syndicales au-delà des cadres professionnels traditionnels, permettant ainsi à des délégués syndicaux de soutenir et d’organiser collectivement les salariés qui ne disposent pas de représentation syndicale sur leur lieu de travail.
Cette approche peut être analysée à la lumière de la théorie de la représentation collective de John R. Commons, qui met en avant l’importance des institutions pour réguler les relations de travail et protéger les droits des salariés. Un droit interprofessionnel renforcerait ces institutions en permettant une couverture plus large et plus cohérente des intérêts des salariés, indépendamment de leur secteur d’activité.
Cependant, cette vision doit également être confrontée aux limites et aux contraintes juridiques actuelles, comme illustré par la décision de la Cour de cassation concernant le SAMUP, où l’aspiration interprofessionnelle d’un syndicat a été jugée incompatible avec les structures syndicales existantes[1].
En intégrant les concepts de solidarité et de représentation collective de Émile Durkheim, on peut voir que ce droit interprofessionnel viserait à renforcer la cohésion sociale et à améliorer les conditions de travail en favorisant une action collective plus unifiée et efficace. Cela souligne l’importance de la coordination et de la coopération entre différents groupes professionnels pour atteindre des objectifs communs.
Source : https://laviedesidees.fr/Creer-un-droit-interprofessionnel-d-organisateur-syndical