Le déclin de l’influence française en Afrique est un phénomène complexe et multiforme. Cette tendance peut être analysée à travers le prisme de la théorie de la dépendance, qui met en lumière les dynamiques de pouvoir inégales entre les nations centrales et périphériques. La France, ayant longtemps occupé une position dominante en Afrique, voit aujourd’hui son influence se réduire significativement.
D’un point de vue économique, la part de marché de la France en Afrique a chuté dramatiquement, passant de 30% à la période des indépendances à seulement 5,5% en 2017[1][5]. Cette perte d’influence économique est accentuée par le désintérêt croissant des jeunes Français pour le continent africain.
Sur le plan diplomatique et militaire, la France est confrontée à une perception négative de sa présence, souvent perçue comme une forme d’ingérence néocoloniale. Le rejet de la présence militaire française au Mali et au Burkina Faso par les nouveaux pouvoirs en place illustre ce sentiment[5].
La montée en puissance d’autres acteurs globaux, tels que la Chine, les États-Unis et la Russie, a transformé l’Afrique en un terrain de compétition géopolitique, où la France doit maintenant partager l’attention et les ressources. Ce contexte rappelle les théories de la réalpolitik, où les nations cherchent à maximiser leur influence et leur pouvoir dans un environnement compétitif.
Enfin, la contestation croissante des nouvelles générations d’Africains, qui rejettent les relations postcoloniales et le clientélisme associés à la « Françafrique », indique un besoin de révision profonde des relations entre la France et l’Afrique, aligné sur les principes de coopération mutuelle et de respect des souverainetés nationales.
Source : https://www.actionfrancaise.net/2024/12/04/le-depart-de-la-france-dafrique/