Dans sa conférence du 9 avril 1890 à Genève, Frédéric Passy, un des derniers représentants de l’école classique française, défendit ce qu’il appelait « l’école de la liberté ». Passy argumente que la liberté est essentielle à la société humaine, la qualifiant de « moteur, professeur, rémunérateur et vengeur » de l’homme, comme le soulignait Frédéric Bastiat.
Passy critique l’idée que la société soit une collection d’automates dépendants d’une direction extérieure, affirmant au contraire que le monde est régi par des lois morales et matérielles que l’on peut étudier et respecter. Il cite Boisguilbert, qui affirmait que « la nature ne respire que liberté » et demande seulement que l’on cesse de lui faire violence.
L’école de la liberté, selon Passy, n’est ni une doctrine d’approbation ni de condamnation de la société. Elle reconnaît les imperfections et les maladies du corps social, mais insiste sur la nécessité de comprendre et de respecter sa constitution naturelle. Cette approche est fondée sur la raison et vise à déterminer ce qui est possible et ce qui se doit, plutôt que de promouvoir des idéaux irréalisables.
Passy réfute les accusations d’indifférence et d’optimisme béat envers les misères du présent, soulignant que l’école de la liberté est une doctrine d’humanité et de progrès. Elle encourage les individus à tirer le meilleur parti de la situation actuelle par une activité intelligente et raisonnée, plutôt que de se révolter contre ce qui est ou de chercher une perfection impossible[1][2][4].
Source : https://www.contrepoints.org/2024/09/21/216722-lecole-de-la-liberte-selon-frederic-passy?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=lecole-de-la-liberte-selon-frederic-passy