Loi martiale en Corée du Sud : le président Yoon serre la vis

La crise politique en Corée du Sud, déclenchée par la déclaration de la loi martiale par le président Yoon Suk-yeol, révèle des tensions profondes entre le pouvoir exécutif et le législatif, ainsi que des défis à la stabilité démocratique du pays.

Le président Yoon, élu en 2022 à la tête du parti conservateur « Pouvoir au peuple », a décrété la loi martiale dans une allocution télévisée, accusant l’opposition de menacer l’ordre constitutionnel et la démocratie libérale, notamment en raison de ce qu’il perçoit comme des menaces posées par les forces communistes nord-coréennes. Cette décision, justifiée par la nécessité de protéger l’État, a été immédiatement contestée par l’opposition et même par des membres de son propre parti.

Cette situation peut être analysée à travers le prisme de la théorie de la souveraineté de Carl Schmitt, qui argue que le souverain est celui qui décide de l’état d’exception. Cependant, dans ce cas, la réaction rapide et unanime de l’Assemblée nationale, qui a voté pour lever la loi martiale, montre que le pouvoir souverain peut être contesté et limité par des institutions démocratiques. Cette dynamique reflète la tension entre l’exécutif et le législatif, illustrant les principes de séparation des pouvoirs et de contrôle mutuel, théorisés par Montesquieu.

La réaction de l’opposition, qui a exigé la démission ou la destitution de Yoon, souligne les mécanismes de responsabilité et de reddition de comptes dans une démocratie. Le fait que le Parti démocrate, principal parti d’opposition, détienne une majorité significative au parlement et puisse initier des procédures de destitution, démontre l’importance des checks and balances dans le système politique.

Enfin, la crise met en lumière les défis auxquels les démocraties libérales peuvent être confrontées lorsqu’elles affrontent des crises politiques et des menaces perçues à la stabilité. La rapidité avec laquelle la loi martiale a été levée et la mobilisation citoyenne contre cette mesure indiquent une forte attachement à la démocratie et aux droits civiques, ce qui est en ligne avec les principes de participation citoyenne et de protection des droits fondamentaux, défendus par des penseurs comme John Locke et Alexis de Tocqueville.
Source : https://www.revue-elements.com/loi-martiale-en-coree-du-sud-le-president-yoon-serre-la-visse/

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