Nancy : une mère ayant tué ses deux enfants traitée comme une… victime

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​Nancy : une mère ayant tué ses deux enfants traitée comme une… victime

Pierre-Marie Sève

11 décembre 2024

Articles, Tribune

Nancy, Double infanticide

Capture écran Figaro TV

La cour d’assises de Nancy juge, ces jours-ci, une mère pour double infanticide. Au-delà de l’horreur du drame, un fait peut retenir l’attention : le tribunal traite l’accusée comme une victime.
Remontant à presque trois ans, les faits sont particulièrement éprouvants : un couple d’universitaires vivait une grave crise conjugale sur fond d’alcoolisme et de jalousie. Par ailleurs décrite comme une mère « parfaite », l’accusée a étouffé ses enfants (âgés de 2 ans et de 8 mois) pour se venger de son compagnon qui lui avait annoncé son intention de la quitter.
Lors de l’ouverture du procès, la mère a eu plusieurs crises de larmes et a expliqué vouloir mourir. Un état psychologique que l’on peut aisément comprendre. Mais la presse a également relevé un élément qui a surpris. Les journalistes ont remarqué la présence d’un chien d’assistance judiciaire aux pieds de l’accusée.
Salle d’audience autorisée aux chiens ?
En effet, c’est une nouveauté datant de l’ère Dupond-Moretti. Depuis quelques années, les victimes peuvent demander la présence d’un « chien d’assistance judiciaire » durant le procès. Ce qui peut sembler surprenant au premier abord a cependant des effets psychologiques positifs avérés pour les victimes.
Mais, comme le mentionne spécifiquement la convention entre le ministère et l’association Handi’Chiens, la SPA et France Victimes, ce chien est formé pour « accompagner et soutenir moralement les victimes d’infractions pénales ». Ce chien n’est donc nullement prévu pour les accusés, comme c’est le cas dans l’affaire de Nancy…
Un dangereux précédent
En l’occurrence, dans le procès de Nancy, c’est donc la cour d’assises qui a souverainement accepté de fournir un chien d’assistance judiciaire à l’accusée. Ce faisant, la cour d’assises est allée dans le sens de la défense de la mère infanticide : elle serait bien victime de toute la situation.
Si l’on peut imaginer que l’état psychologique apparent de l’accusée a motivé cette décision, il faut en pointer du doigt les dangers. Cette affaire crée en effet un précédent dangereux : tous les criminels dont l’état psychologique est chancelant pourront se croire légitimes à demander un chie

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