Ouvriers et bureaucrates (VII)

Résumé automatique par l’Intelligence Artificielle :

Robert Brenner est un historien économique qui étudie à la fois le capitalisme lui-même et la transition historique du féodalisme au capitalisme. Trois décennies après le célèbre  » débat Dobb-Sweezy », suscité à la fin des années 1940 et au début des années 1950 par les travaux de Maurice Dobb et consacré à cette dernière question, Brenner, poursuivant et développant la pensée historique et économique de Dobb, a lancé un débat encore plus vif entre historiens sur le même sujet, appelé  » le débat brennerien » (169). Sa solide connaissance de ce en quoi le capitalisme diffère fondamentalement des économies et des sociétés non capitalistes anciennes, comme des relativement récentes, lui a permis d’apporter des contributions importantes à l’étude de la nature des régimes bureaucratiques du bloc soviétique. Comme je l’ai dit, le renversement du capitalisme a brisé les entraves qui freinaient la révolution industrielle dans les sociétés retardées et donc sous-développées et a permis qu’elle ait lieu, mais il n’a pas créé de mécanismes pour le développement systématique ultérieur des forces productives comparables à leur développement dans les sociétés capitalistes depuis longtemps industrialisées. Pourquoi ?Comme l’explique Ellen Meiksins Wood, en rendant compte des acquis théoriques de Brenner,  » le développement autopropulseur caractéristique du capitalisme nécessite non seulement la suppression des obstacles qui se dressent sur son chemin, mais aussi la contrainte positive de transformer les forces productives, et cela ne se produit que dans des conditions de concurrence dans lesquelles les acteurs économiques sont libres d’agir en réponse à ces conditions, et sont en même temps contraints de le faire. Personne ne nous en a appris davantage sur la spécificité de ces conditions que Brenner. Personne n’a non plus démontré plus efficacement que lui que, pendant la plus grande partie de l’histoire, ce n’est pas la nécessité de produire un surplus pour les classes ou les États exploiteurs qui transformait les méthodes de production de cette manière – et pas même la production pour l’échange. Là où les exploiteurs – qu’il s’agisse des grands propriétaires terriens percevant des rentes ou des États assoiffés d’impôts – disposaient de moyens extra-économiques pour extraire davantage d’excédent de la paysannerie, c’est-à-dire de pouvoirs coercitifs directement militaires, politiques et judiciaires, il n’y avait pas de coercition systématique pour l’augmentation de la productivité du travail. Les moyens d’extraction de l’excédent sous la contrainte « extra-économique » manquaient non seulement de stimulus pour développer les forces productives, mais entravaient eux-mêmes leur développement en drainant les ressources des producteurs immédiats. Le développement du capitalisme nécessite un mode d’appropriation qui oblige à extraire le maximum d’excédent des producteurs i 

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