La nomination de François Bayrou au poste de Premier ministre de France, effective depuis le 13 décembre 2024, présente plusieurs dimensions intellectuelles et conceptuelles intéressantes. D’un point de vue politique, cette nomination reflète la complexité de la gouvernance dans un contexte de fragmentation politique, où la formation d’une majorité stable est devenue un défi majeur. Cela évoque les théories de la démocratie consociative de Arend Lijphart, qui soulignent l’importance de la coopération et du compromis entre différents groupes politiques pour maintenir la stabilité dans les systèmes politiques fragmentés.
Bayrou, en tant que centriste et président du MoDem, incarne une approche pragmatique et modérée, ce qui pourrait être vu à travers le prisme de la théorie du centrisme de Anthony Giddens, qui met en avant l’importance de la modération et de la recherche de consensus dans la gouvernance.
Sur le plan pratique, la tâche de Bayrou consiste à former un gouvernement capable de survivre aux menaces de censure et de faire adopter un budget pour 2025, ce qui souligne les défis de la gouvernance dans un environnement politique instable. Cette situation rappelle les concepts de gouvernance de Michel Crozier, qui insistent sur l’importance de la négociation et de la gestion des conflits dans les organisations complexes.
Enfin, la nomination de Bayrou, malgré les critiques et les défis qu’il affronte, illustre la capacité du système politique français à s’adapter et à trouver des solutions dans les moments de crise, un aspect qui pourrait être analysé à la lumière des théories de la résilience politique de Aaron Wildavsky.
Source : https://www.actionfrancaise.net/2024/12/16/plaidoyer-improbable/