La dynamique actuelle en Syrie, particulièrement après la chute du régime de Bachar al-Assad, met en lumière les défis et les aspirations des divers groupes ethniques et religieux du pays. Les Kurdes, qui constituent entre 8,5 et 11% de la population syrienne, ont historiquement souffert de discriminations étatiques, notamment la déchéance de leur citoyenneté en 1962 et la répression de leur langue et culture[4].
Dans ce contexte, la lutte des Kurdes et des autres minorités pour une Syrie libre, pluraliste et démocratique reflète les principes de la théorie de la justice de John Rawls, qui insiste sur l’importance de l’égalité des chances et du respect des droits des minorités. Les manifestations récentes à Damas, où des centaines de personnes demandent que les droits des femmes et des minorités soient respectés par le nouveau régime, illustrent la quête d’une société plus inclusive et équitable, conforme aux idéaux de la démocratie participative de Carole Pateman[2].
La création d’entités autonomes kurdes, comme le Rojava, représente une forme de gouvernance décentralisée, similaire aux concepts de subsidiarité et de démocratie directe défendus par les théoriciens de la démocratie radicale. Cependant, la persistance des tensions et des craintes quant à l’orientation islamiste du futur gouvernement soulève des questions sur la viabilité d’un État de droit et d’un régime pluraliste en Syrie, problème que les théoriciens de la transition démocratique, tels que Juan Linz et Alfred Stepan, auraient pu analyser en termes de consolidation des libertés publiques et de partage du pouvoir[5].
Source : https://basta.media/Protegeons-la-revolution-syrienne-les-Kurdes-et-les-minorites-pour-une-Syrie-libre-pluraliste-et-democratique