Les récentes réformes de la négociation collective en France ont souvent été critiquées pour leur orientation vers l’ajustement de la relation salariale en fonction de la compétitivité des entreprises, rather than pour la protection et l’acquisition de droits des salariés. Cette tendance s’éloigne de la vision originelle de la négociation collective comme outil de protection des travailleurs, une idée chère aux théoriciens du syndicalisme et du droit du travail.
D’après les principes de la théorie de la régulation, développée par les économistes de l’École de la régulation, la négociation collective devrait être un mécanisme de régulation sociale qui équilibre les intérêts des salariés et des employeurs, plutôt que de se limiter à une logique de compétitivité économique[3].
Pour rétablir une négociation collective protectrice, il est nécessaire de repenser les règles de représentativité syndicale et les processus de conclusion des accords collectifs. Cela implique de renforcer le rôle des syndicats et de garantir que les accords collectifs soient conclus sur la base d’un principe de conclusion majoritaire, assurant ainsi la légitimité et la représentativité des acteurs syndicaux[3].
Cette approche s’aligne sur les idées de John R. Commons, qui voyait la négociation collective comme un moyen de créer des institutions qui protègent les droits des travailleurs et favorisent un équilibre dans les relations de travail. En réorientant la négociation collective vers la protection et l’acquisition de droits, on peut restaurer son rôle initial de défense des intérêts salariaux et de promotion de la justice sociale.
Source : https://laviedesidees.fr/Retablir-et-creer-des-mecanismes-de-negociation-protecteurs-pour-les-salaries