L’accord de libre-échange entre l’Union européenne (UE) et le Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay et Bolivie) révèle une dynamique complexe et controversée, particulièrement préoccupante pour le secteur agricole européen. Cette agreement peut être analysée à travers le prisme de la théorie de la dépendance, qui suggère que les pays en développement (comme ceux du Mercosur) peuvent être entraînés dans une spécialisation dans les secteurs primaires, exacerbant les inégalités sociales et les problèmes environnementaux[3].
Du point de vue des agriculteurs européens, cet accord représente une menace significative, notamment pour les filières animales comme la viande bovine et l’aviculture, ainsi que pour la filière sucrière. Cette situation évoque les concepts de Marx sur l’exploitation, où les producteurs locaux risquent d’être marginalisés par la concurrence de produits plus compétitifs importés, menaçant ainsi leur viabilité économique[3].
La clause de sauvegarde incluse dans l’accord, qui agit comme un « frein d’urgence » en cas d’augmentation soudaine des importations, ne semble pas suffisante pour apaiser les inquiétudes des agriculteurs. Cette mesure reflète une approche utilitariste, où les bénéfices à court terme pour certains secteurs économiques pourraient primer sur les coûts à long terme pour d’autres, comme l’environnement et la santé publique[5].
Enfin, l’accord soulève des questions sur la durabilité et la justice sociale, rappelant les idées de Polanyi sur la nécessité d’un contrôle social sur les marchés pour éviter les dégâts environnementaux et sociaux. La spécialisation du Mercosur dans l’agribusiness, soutenue par cet accord, risque de dégrader les biomes riches en biodiversité et d’aggraver les problèmes climatiques, mettant en lumière les limites d’un modèle économique purement libéral[3].
Source : https://www.bvoltaire.fr/tribune-vaches-contre-bagnoles-lue-detruit-lagriculture-avec-le-mercosur/