Un sens du travail, mais lequel ? 

Résumé automatique par l’Intelligence Artificielle :

Dossier : Au boulot…

Se lever, avaler un café, s’engouffrer dans une voiture, un métro ou un train. Embaucher, faire sa journée, rentrer, recommencer… Pourquoi ? Pour qui ? Et si le désarroi que suscite le travail traduisait en réalité un espoir ? Celui d’une activité humaine émancipatrice.

Juraj Florek. – « Angyalföld II », 2019
www.jurajflorek.com

Des soldats britanniques se morfondent. Puis le colonel japonais du camp de prisonniers leur ordonne de reconstruire un pont. Il faut acheminer des renforts nippons, une contre-attaque alliée se prépare. Nous sommes en Thaïlande, pendant la seconde guerre mondiale. Ou plutôt dans Le Pont de la rivière Kwaï, célèbre film de David Lean (1957). Et le colonel Nicholson accepte : même les malades, même les blessés ; le Britannique veut croire que la besogne rédemptrice rendra leur dignité à ses hommes — qui, de fait, grâce au chantier, se respectent à nouveau. Mais, quand Nicholson découvre la tentative de sabotage d’un commando américain, il choisit d’avertir le colonel Saïto, pour éviter la destruction de leur œuvre commune. Le sens subjectif du travail quelquefois se fracasse contre son sens objectif.
Cette question du sens se pose encore aujourd’hui, dans des termes en apparence différents. Partout on entend l’importance que les jeunes accorderaient à la « conciliation “vie pro” – “vie perso” », à « faire quelque chose d’utile » ou de « concret ». Parfois même s’exprime le désir de « refuser de parvenir, cultiver la dignité du présent, lutter pour sauver chaque gramme de beauté et savourer le vivant ». Alors les ressources humaines se démènent. Pour attirer les « talents », lit-on, elles promettent coaching et convivialité : « On fera des fêtes jusqu’au bout de la nuit », « vous viendrez bosser avec votre animal de compagnie ».
Mais est-ce ainsi que les jeunes vivent ? Et quel sens donner à leur quête de sens ? Au demeurant, les générations précédentes s’en moquaient-elles ? Longtemps, à coup sûr, une approche schématique et abstraite du problème a prévalu, celle des économistes. Psychologues et sociologues s’accordent désormais à considérer qu’« un travail a du sens s’il nous permet de nous sentir utile, de nous reconnaître dans ce que nous faisons en respectant les règles du métier et l’éthique commune, et de développer nos habiletés et notre (…)

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